Récemment, Marie Claire publiait en ligne un article sur «Ce que les hommes trouvent sexy», incitant les femmes à s’intéresser au football, par exemple, ou à s’adonner au jeu vidéo – deux activités présentées comme typiquement masculines – afin d’augmenter leur «sexy attitude». But affiché de la manœuvre : ajouter quelques munitions aux outils de séduction estampillés «classiques» (ainsi énumérées dans l’article : «Escarpins à talons, minijupes, poitrines généreuses»). La journaliste argumente : «On ne va pas se mentir, le physique joue son rôle (seins, ventre plat, fesses, jambes galbées…)» Camouflant ses injonctions sous un vernis de progressisme, elle ajoute : «Il est temps d’arrêter de croire que la féminité n’est que douceur et volupté.»
La lectrice peut-elle être dupe de ce tour de prestidigitation ? Sous couvert de promouvoir une femme émancipée (qui ne se contente plus d’être à la fois maternelle et séductrice, donc, puisqu’elle s’intéresse au foot), la journaliste défend l’idée qu’il faut élaborer des stratégies pour plaire. Elle suggère, par exemple, de «froncer les sourcils» (il s’agit de cultiver son naturel, ce qui relève de l’aporie) ou de garder les traces de maillot comme «les mannequins Playboy» (il s’agit de «préserver les parties intimes» pour leur donner la valeur d’un «trésor immaculé»). La date de rédaction n