Papier peint déchiré, brèches et imperfections, vieux canapés, abat-jour jaunis, lino scotché au gaffer… Le lieu, à l’ambiance chargée, a un sacré caractère. Presque trop, d’ailleurs. Comme si la patine avait été savamment étudiée pour en faire un décor aux allures d’ancien, malgré cinq ans de travaux. Commune Image, à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) a longtemps été un espace hybride occupé par les artisans du cinéma indépendant jusqu’au milieu des années 2010. Racheté par le groupe SOS en 2017 et remis aux normes, il reste «marqué par le cinéma d’auteur, où l’on faisait des films sauvages» se rappelle Jean-Baptiste Germain, producteur et réalisateur, qui y organise toujours le festival WIP (pour «Work In Progress Performance»). «A l’époque, c’était une friche qui n’était pas gérée, marquée par le désir de faire des films hors codes, hors normes, hors subventions du CNC… Le lieu a cherché son modèle économique après.» Les 2 700 m² de cette ancienne usine de chariots élévateurs Fenwick se partagent désormais entre le restaurant ouvert il y a un mois appelé «Muse», des espaces de bureaux en coworking, des studios de postproduction et une grande salle de projection de 150 places.

Commune Image a ouvert ses portes au grand public en 2019 et multiplie les actions pour accueillir de plus en plus de visiteurs et de clients. L’arrivée du restaurant accompagne la volonté d’y faire entrer des publics pas forcément férus de cinéma. La cheffe Agness Colley nous y accueille e