A la bibliothèque municipale de Dijon, la salle de lecture se situe dans une ancienne chapelle. On y étudie sous une nef gothique, gratifiée d’un balcon en fer forgé, de petits anges sculptés et de fresques. L’air est comme chargé par ses fantômes, Bossuet, Buffon, Rameau, qui ont reçu là les leçons des jésuites. Mais cette bibliothèque, protégée au titre des monuments historiques, renferme une délicieuse botte secrète, surtout connue des chefs cuisiniers, des collectionneurs et des chercheurs : un fonds gourmand qui la rend encore plus unique. «Ce fonds date de 1985, en lien avec la Bibliothèque nationale de France, commence Caroline Poulain, directrice adjointe et responsable du pôle patrimoine. On y trouve de tout, des ouvrages sur le vin, des livres de recettes, des mangas sur la cuisine, des livres d’art. En tout, on a 600 000 documents, du IXe siècle à aujourd’hui, sur le vin et la gastronomie. C’est un fonds essentiellement français, avec, en moyenne, entre 900 et 1 000 nouveaux livres qui entrent chaque année.»
Tandis que Caroline Poulain nous entraîne dans les multiples coursives de la bibliothèque, on s’imprègne de l’odeur si particulière du papier, du vieux bois, du cuir et de la poussière. Tout est magnifique : les magasins, ces espaces de conservation de livres inaccessibles au public – mais qui peuvent se visiter sur rendez-vous –, les salles de lecture ouvragées, les escaliers en pierre… Au dernier étage, les portes s’ouvrent sur la Salle des devi