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Crustacés

A Marseille, le violet de roche, un mollusque boudé mais pas coulé

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Souvent méconnue ou délaissée des plateaux en raison de son puissant goût iodé, la figue de mer fait désormais des vagues au sein des cuisines marseillaises. Des chefs entendent faire découvrir au grand public ce mollusque des fonds rocheux de la côte méditerranéenne, qui a tout du produit identitaire.
Au restaurant Tuba, aux Goudes, à Marseille en mai. L’intérieur du violet de roche présente le même aspect blond et tremblotant qu'une omelette battue à même la poêle. (Marion Gambin/Libération)
par Emilie Laystary, à Marseille et photo Marion Gambin
publié le 28 juin 2025 à 11h00

La première fois qu’on a croisé ce mollusque, c’était il y a quelques années sur un plateau de fruits de mer. «Dégustez-le en dernier», nous avait recommandé le poissonnier marseillais. Parce qu’il se nourrit en filtrant l’eau de mer, le violet de roche est connu pour son goût puissamment iodé. «On aime ou on n’aime pas», admet le chef de Tuba (Marseille), Sylvain Roucayrol, qui estime pour sa part que l’ordre de dégustation importe peu. L’auteur de Fish. Cuisiner le poisson de Marseille à Tokyo est un grand amateur de ce coquillage que l’on trouve sur les fonds rocheux de la côte méditerranéenne.

Ce midi-là, il nous sert quelques violets de roche fraîchement ouverts, à déguster avec une rouille préparée à partir d’une réduction de pastis, de jus d’orange et de bisque ainsi que du beurre de yuzu. Ses premiers violets de roche, le chef les a mangés près de Perpignan, dans le mythique restaurant le Cabaret, à Montesquieu-des-Albères (qui a fermé ses portes depuis). «C’était un lieu complètement hors du commun, tenu par un ancien brocanteur, passionné de produits de la mer. Il prenait sa voiture pour faire la criée de B