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Libération
Reportage

A Milan, Big Mamma marche sur les pâtes-bandes de l’Italie

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Le groupe français à succès, aux décors et bons plats très Instagram compatibles, ouvre une première table dans la capitale lombarde. Réussiront-ils à être aimés dans leur pays d’inspiration ?
A Milan, le 15 février 2024. L'intérieur du Gloria a été pensé par Studio Kiki, cabinet d’architecture qui aime le flamboyant sans nuance. (Studio Figure/Libération)
par Marie Ottavi et photos Studio Figure
publié le 23 février 2024 à 15h28

La façade est recouverte d’un granit gris, sobre et bourgeois. Seul un petit néon fuchsia annonce le nom du restaurant : Gloria, dernier né du groupe français Big Mamma. Nous sommes via Tivoli, dans le quartier de Brera, l’un des centres de Milan, célèbre pour avoir accueilli le siège du couturier Gianfranco Ferré et aujourd’hui celui du chausseur Sergio Rossi. A deux pas de là, il y a le Castello Sforzesco et la Pinacoteca di Brera, monuments historiques qui attirent des touristes du monde entier, et des terrasses ensoleillées et bondées, où se côtoient employés et riverains à l’heure de la pause déjeuner. L’une des meilleures tables de la ville, Rovello 18, trône sur le trottoir d’en face.

Que des Français se piquant de faire de la cuisine italienne ouvrent un restaurant à Milan en plein hiver, est-ce une provocation ? De l’arrogance typiquement francese ? Ou l’amour du risque ? A l’occasion d’un voyage dans la cité milanaise, grande rivale de Rome, on a voulu juger en personne ce que valait Gloria, vingt-quatrième restaurant de l’enseigne dirigée par Tigrane Seydoux et Victor Lugger, qui n’ont pas vraiment le profil de têtes brûlées. Les deux amis, cofondateurs du groupe dans lequel le fonds londonien McWin a pris une participation majoritaire du capital en septembre, le valorisant ainsi à 270 millions d’euros, ont réussi à imposer leurs tables dans le paysage gastronomique parisien. Au point que des copies apparaissent ici et là, comme Bambini du groupe Paris Socie