Peut-on être abstème sans être «chiant» ? La communauté de ceux qui ont arrêté de boire de l’alcool y croit fort et commence à se fédérer autour de plusieurs figures de proue. Parmi eux, la sommelière Laura Vidal, de la Mercerie à Marseille ; le «sobrelier» Benoît d’Onofrio, qui crée des breuvages gastronomiques en parfait accord avec les plats des cheffes (pour la plupart des femmes) avec qui il travaille ; le caviste sans alcool Augustin Laborde du Paon qui boit (Paris XIXe) ; les journalistes Claire Touzard, autrice de Sans Alcool (Flammarion) et Stéphanie Braquehais, de Jour Zéro (L’Iconoclaste). A cette liste s’ajoutent Gaëlle Raux et Claire Deville. Ces deux ex-bistrotières sont convaincues qu’il est possible de faire la fête ou de partager des dîners entre amis sans boire une goutte d’alcool. Cette tendance de fond ne va pas sans inquiéter les principaux acteurs de la filière, à commencer par les vignerons, bien sûr, mais aussi les restaurateurs, pour qui «l’équilibre financier se fait sur l’ivresse des gens», comme le dit Claire Deville.
«L’ivresse de la vie»
Dans une ancienne vie, ces deux camarades – qui ont créé Coude à coude, une initiative promouvant la