Sous peine d’être considérés comme des délinquants, les restaurateurs chinois devront désormais faire très attention à ne pas gaspiller de nourriture. Une loi votée fin avril par le Parlement vise à réduire le gâchis alimentaire – estimé à plus de 1 milliard de tonnes par an dans le monde par l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation (FAO). Au-delà du fait qu’il dévalorise le travail des producteurs, éleveurs, maraîchers, un tel gaspillage est très néfaste pour l’environnement : il a fallu produire les aliments, ce qui consomme de l’eau (par exemple, une baguette de pain nécessite environ 150 litres d’eau pour être fabriquée) et génère de la pollution, tout comme leur transport. Tout ça pour qu’ils finissent à la poubelle, laquelle devra ensuite être détruite. Les restaurateurs de Chine qui ne feraient pas en sorte de limiter ce gâchis pourraient se voir infliger une amende de 10 000 yuans (1 280 euros).
Ce vote n’intervient pas par hasard : la lutte contre le gaspillage et pour une meilleure autonomie alimentaire du pays fait partie des grands chantiers du président Xi Jinping. Selon la Radio télévision suisse, de nombreux restaurateurs ont déjà mis en place des mesures de sensibilisation (parfois en tapant au porte-monnaie) des consommateurs, dans ce pays où il est de tradition de placer de nombreux plats dans lesquels chacun se sert sur la table. Si certains demandent aux serveurs de surveiller que les clients n’aient pas les yeux plus gros que le ventre, d’autres exigent une caution, restituée à la fin du repas s’il n’y a pas trop de gâchis. Une idée déjà pratiquée en France par des buffets à volonté (la Cave de l’os à moelle dans le XVe arrondissement de Paris ou des restaurants asiatiques du IXe), où les clients sont prévenus : au-delà d’une certaine quantité de nourriture laissée dans l’assiette, ils devront payer un supplément. Pas très convivial, mais efficace.
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