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Au 129, grec de Saint-Denis star des réseaux sociaux : «Ici, il y en a pour tout le monde»

Avec ses sandwichs plus que généreux, le snack de Seine-Saint-Denis, dont la fréquentation a explosé à la faveur de TikTok, séduit aussi bien les familles du quartier que les célébrités.
Le premier restaurant a ouvert ses portes en 2002 au 129. ( Alpha Bah CC)
par Jeanne Hatier
publié aujourd'hui à 15h47

On pourrait penser qu’avec sa notoriété, l’enseigne serait mise en valeur. Raté, le 129 se confond avec tous ses voisins de la rue Gabriel-Péri, à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). Le local n’est pas très grand, les couleurs de la devanture sobres. Comment le distinguer ? Facile, c’est le seul où il y a la queue à l’heure du déjeuner.

La dernière «trend» TikTok en date qui participe au succès du fast-food : goûter, en même temps, une des spécialités du 129 et un sandwich du «grec» le plus proche de chez soi. Les internautes sont unanimes : le 129 l’emporte à chaque fois. Sur les réseaux sociaux, les hashtags #le129 ou #le129fastfood cumulent des centaines de vidéos.

La désormais célèbre échoppe n’est pourtant pas nouvelle. Elle a ouvert ses portes en 2002 au 129 (d’où le nom) bis de cette rue de la banlieue populaire du nord de la capitale. Pas de communication poussée, le bouche-à-oreille fonctionne petit à petit. La recette plaît, la presse consacre le snack vingt ans après son ouverture. Des franchises de l’enseigne halal voient le jour à Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne) en 2022, Nanterre (Hauts-de-Seine) en 2024 et à Villeparisis (Seine-et-Marne) en avril dernier.

En 2025, pas une mais deux stars internationales font étape dans la chaîne : le basketteur Victor Wembanyama, et ses coéquipiers des Spurs de San Antonio, au restaurant de Nanterre en janvier, et IShowSpeed, streamer le plus suivi au monde, en juillet à celui de Saint-Denis.

Les stars sont le cadet des soucis du gérant de l’enseigne de Saint-Denis – qui ne souhaite pas donner son prénom. «Je ne sais pas qui c’est, je suis restaurateur c’est tout», balaye-t-il. Le propriétaire lui aussi préfère rester discret et ne répond pas aux sollicitations.

«Le rapport qualité-prix est le meilleur»

«Ce n’était pas comme ça dès le début», se souvient le gérant, là depuis 2002. Quand on lui demande ce qui fait le succès de l’enseigne, il hausse d’abord les épaules, l’air de dire qu’il n’en a pas la moindre idée, puis pointe le menu : «On noie pas les clients avec trop de plats.» Au-dessus du comptoir, il n’y a en effet qu’une dizaine de spécialités affichées. Les sandwichs plus connus : le «Tremblay» (trois steaks, une escalope de poulet, bacon, fromage et un œuf, rien que ça) ou le «Chicken rouge» (viande marinée façon tandoori, reconnaissable à sa couleur rubis). Impossible de choisir, on commande les deux.

Le restaurant est bondé, il fait chaud. «Ici, il y en a pour tout le monde», souligne le gérant – que certains tutoient, il y a beaucoup d’habitués. Parmi les clients, se mélangent familles, couples, adolescents, ouvriers des chantiers d’à côté. Un restau tout public. On engage la conversation avec les voisins avant la dégustation. «Je viens souvent avec mon mari et ma fille», dit Mariama. Sa fille de 3 ans goûte le «Chicken rouge» sur les genoux de sa mère. «Le rapport qualité-prix est le meilleur», selon la mère.

Pour 13,50 euros, la barquette est remplie par-dessus bord, avec en plus une portion de frites et une boisson. Le choix de sauces et de boissons est d’ailleurs impressionnant. Notre voisin de table, Dylan, venu de l’est parisien pour l’occasion, est un habitué de l’enseigne, déjà passé par les snacks de Nanterre et Vitry. «Je vais te dire si ça a le même goût et s’ils servent autant que dans les autres», propose l’ado. La commande met un peu de temps à arriver, il y a beaucoup de monde. Le verdict tombe : «J’ai l’impression qu’il y a plus de frites ici que dans les autres restaurants, mais le goût est le même», dit Dylan.

C’est le moment de goûter. La viande est fraîche, la marinade délicieuse – «c’est une sauce secrète», glisse le gérant. En revanche, difficile de finir la portion très copieuse. On risque d’avoir du mal à se mouvoir pendant la digestion. Pas grave, ça valait le coup.

Les recettes du 129 sont copiées par de plus en plus de restaurants. «Ils n’ont qu’à essayer», s’amuse le responsable. La marque continue d’essaimer dans la région parisienne : une nouvelle franchise ouvrira bientôt à Mantes-la-Jolie (Yvelines).