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«Bocuse malgré moi», un portrait à la sauce aigre-douce

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Eve-Marie Zizza-Lalu, déjà autrice d’une biographie de «Monsieur Paul» en 2005, publie un nouveau récit sur le chef étoilé. Elle y raconte la relation d’emprise que ce dernier entretenait avec sa mère, et les souffrances qui en ont découlé.
Paul Bocuse et sa femme Raymonde servis par le chef Roger Jaloux et un sommelier à Collonges-au-Mont-d'Or, en 1995. (Wolfgang Kuhn/United Archives. Getty Images)
publié le 17 septembre 2024 à 9h30

Paul Bocuse a eu trois femmes officielles, mais simultanément. Il y a eu Raymonde, qu’il épouse en justes noces en 1946 et avec qui il a une fille, Françoise. Puis Raymone, hasard du prénom à une lettre près : un autre enfant naît, Jérôme, fils adoré de son père et qui deviendra cuisinier à son tour. Enfin Patricia, personnage fragile, née Pierrette, délaissée par sa mère et dont le père est inconnu, qui sera d’abord attachée de presse pour une styliste avant d’être attachée tout court à Paul Bocuse. La fille de cette dernière, Eve-Marie Zizza-Lalu, a publié en 2005 une biographie officielle de son beau-père, le Feu sacré (Glénat), tout en devenant journaliste culinaire puis rédactrice en chef du magazine bimestriel gastronomique Régal en 2013. Dans l’ombre de Bocuse, elle observe le monde des cuisines sans y entrer, sans cuisiner elle-même ; c’est un univers qu’elle approche par les mots, jusqu’à la mort du chef le 20 janvier 2018. Aux obsèques, Eve-Marie Zizza-Lalu se sent obligée de lui rendre un hommage poli tandis que ses trois femmes discutent dans la cuisine comme de vieilles connaissances. Tout le monde savait, tout le monde l’acceptait. Bocuse malgré moi, qui sort le 18