Au bout du chemin caillouteux, entre les vignes et les cerisiers, une parcelle détonne. On devine le jeune âge des arbres, parfaitement alignés, à leur allure frêle. Ces 266 pistachiers ont été plantés ici, à Venasque (Vaucluse), il y a six ans. «L’année dernière, il y avait juste une grappe par-ci par-là, c’est la première année qu’une récolte digne de ce nom a lieu», introduit le responsable des pépinières du Soleil, Maxence Brenguier, à l’entrée du verger avec vue sur le mont Ventoux, en cette matinée ensoleillée de fin septembre. Sur les branches, on aperçoit des fruits charnus aux reflets rougeoyants. L’arboriculteur de 39 ans enfile ses gants et en prélève un premier. «Quand on sent une mobilité de la peau entre nos doigts, c’est là que les fruits sont à maturité», expose Maxence Brenguier. Il retire la première enveloppe, pour laisser découvrir, dans le creux de sa main, une graine verte, enfermée dans une coque entrouverte. Le fruit sec tel qu’on le connaît et qu’on le déguste à l’apéritif. C’est justement à quoi se destinent les pistaches de cette parcelle, de variété kerman, la plus répandue, qui a pour particularité son gros calibre et sa récolte tardive, à la fin de l’été. Au goût, la graine encore fraîche rappelle l’amande.
Aux côtés d’autres producteurs locaux, la