C’est un bar-tabac en grande banlieue où l’on vient parfois acheter un paquet de clopes et un café à emporter. C’est pas qu’on nous y regarde de travers, mais on sent bien qu’on est l’intrus de service dans l’entre-soi de ce rade où l’on gratte des jeux de hasard tout en préparant son tiercé. On a bien compris qu’on dérangeait les gonzes qui rentrent les épaules pour se faire tout petit sur les banquettes où ils sirotent fissa leur expresso. On a aussi pigé qu’il ne s’agit pas d’un manège permanent, mais plutôt de petits arrangements illégaux d’une poignée de mecs avant l’heure fatidique du couvre-feu et le retour à l’ennui, à la solitude du bercail confiné. Ceci explique cela mais ne l’excuse pas. Au moins, les impliqués ont la décence de se la jouer en loucedé sans rien revendiquer. Même si la cause (le non-respect des mesures de distanciation) peut produire le même effet (risque de contamination au Covid), on est bien loin de l’arrogance affichée par Pierre-Jean Chalençon, propriétaire du Palais Vivienne, mis en cause dans un reportage de M6 pour l’organisation de dîners clandestins à Paris. Contacté par les journalistes de la chaîne, il a déclaré : «On est encore en démocratie, on fait ce qu’on veut.»
Gueuletons démasqués
Convoquer la démocratie pour justifier le n’importe quoi est aus