Le 2 décembre, la BBC a révélé que certaines purées de tomates dites italiennes, vendues dans des supermarchés britanniques, contenaient des tomates cultivées dans le Xinjiang, dans le nord-ouest de la Chine, et dont la cueillette avait eu recours au travail forcé. Des informations qui, hélas, ne surprennent pas : dès 2017, à la parution de sa grande enquête sur la tomate, le journaliste Jean-Baptiste Malet affirmait dans l’Empire de l’or rouge (éd. Fayard) qu’à «la naissance de la filière chinoise, […] [la] récolte des tomates se faisait […] avec l’apport en main-d’œuvre que constituaient les prisonniers des laogai, les «camps de rééducation par le travail» de la République populaire, les camps du goulag chinois». La BBC est allée plus loin en interviewant «14 personnes qui disent avoir subi ou avoir été témoins de travaux forcés dans les champs de tomates du Xinjiang au cours des seize dernières années». Forcément, la question s’est tout de suite posée : ces pâtes de tomates, issues d’une main-d’œuvre qui subit une répression à grande échelle depuis 2017, se retrouvent-elles aussi dans les supermarchés français ?
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«Quand un ketchup ou une boîte de concentré n’indique pas la provenance des tomates, il est fort probable qu’elles viennent du Xinjiang», aff