Sous la tonnelle dressée au milieu du champ, des mains s’activent pour effeuiller les herbes, touiller la vinaigrette, détacher des pétales. Au menu de ce midi, une grande salade de fleurs à déguster avec de la brousse onctueuse et des tranches de pain à la semoule. Dans le bol en inox, les couleurs vives se mélangent, du orange au rose bonbon en passant par des touches de jaune soleil. Jeunes pousses de silène enflé, roquette sauvage, soucis, fleurs de l’arbre de Judée, moutarde blanche… Sous la dent, ça croque et ça fond, sur le palais, c’est sucré et ça réveille. «Ça part dans plein de directions, on ne s’ennuie jamais quand on mange des fleurs !», se réjouit, sous son large chapeau de paille, Caroline Decque, qui a cofondé en 2015 avec Camille Gasnier, l’association Bigoud’.
C’est à Beaudinard, quartier rural d’Aubagne (Bouches-du-Rhône), au pied du massif du Garlaban, que la structure marseillaise spécialisée en cueillette sauvage et production de fleurs comestibles en agriculture 100 % naturelle a posé ses sécateurs. En cette période de l’année, le printemps revenu a fait bourgeonner et fleurir les nombreux plants bichonnés dans le jardin. Tout autour et le long des chemins, la cueillette sauvage a repris. Pimprenelles, roquettes et brocolis sauvages… Au total, entre les cueillettes dans les collines et le jardin, une centaine de plantes par an passent entre les doigts de Bigoud’ qui réalise également un travail de transmission de savoirs, en accueillant des béné