Sa stature est solide. Paul-Henri Leluc semble pourtant écrasé par l’immensité du frigo de la ferme de Faronville (Loiret). Maintenue dans le froid et l’obscurité par des parois de 18 centimètres d’épaisseur pour éviter la germination, la récolte de pommes de terre patiente dans ce hangar de près de 7 mètres de hauteur, embaumant l’air d’une odeur de bois mêlée de terre. «Trois semaines à jouer à Tetris», résume l’agriculteur, décrivant les manœuvres au monte-charge pour entasser les palox, de massives caisses en bois contenant les 2 000 tonnes de production annuelle de la ferme de Faronville. A ces hauteurs, il se sent «comme un alpiniste».
Mythologie et mixologie
«Notre identité rurale est revenue à nous»
C’est bien loin des montagnes, au milieu des plates terres de Beauce, que Paul-Henri et Pauline Leluc mènent un projet un peu fou : produire de la vodka de pommes de terre de fabrication artisanale, en utilisant leurs propres tubercules. Un pari presque incongru dans une région plus connue pour la culture céréalière et la betterave sucrière que la distillation de spiritueux. Et dans un pays qui associe plus facilement la vodka au jus d’orange et aux soirées étudiantes qu’à un alcool haut de gamme.
A leur arrivée en 2007 dans ce hameau de la commune d’Outarville, dans l’ouest du Loiret, tout était à faire. Un retour aux sources pour lui, qui a récupéré la ferme de son grand-père octogénaire, sans repreneur. Une certaine c