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Fournil dieu ni maître

Dans le Tarn-et-Garonne, une boulangerie «anarchiste» pétrie de bonnes intentions

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200 jours de repos par an, semaine de quatre jours, primes… Jean-Pierre Delboulbe, artisan à Castelsagrat, propose chez Louboulbil des conditions de travail plus avantageuses qu’ailleurs à ses 32 salariés. Le tout sans autorité et en autogestion.

Jean-Pierre Delboulbe, fondateur de la boulangerie «anarchiste» Louboulbil, dans le Tarn-et-Garonne, le 7 août 2025. (Guillaume Rivière/Libération)
ParMarie-Eve Lacasse
Journaliste - Société
photo Guillaume Rivière
Publié le 27/09/2025 à 12h28

Pour dénicher la boulangerie «anarchiste» Louboulbil à Castelsagrat (Tarn-et-Garonne), il suffit de suivre la bonne odeur du pain frais qui court le long des chemins de campagne. Une fois sur place, on trouve quelques bâtiments en tôle, des camions de livraison, une maison d’un certain âge… Derrière ses airs humbles, pourtant, cette grande boulangerie en taille (trois fournils, 32 salariés) n’a absolument rien de commun.

Jean-Pierre Delboulbe, 57 ans, a créé cette entreprise il y a vingt-huit ans après une grosse colère. Marre de la hiérarchie, des patrons, des ordres. Marre des réunions inutiles et des injustices inhérentes à la gestion classique des entreprises. Mais aussi, marre des écarts de salaire délirants entre le patronat et les employés… Diplômé de l’Ecole nationale supérieure de chimie de Paris, promis à un avenir «d’entrepreneur à l’étranger comme tous [ses] camarades qui sont allés faire fortune ailleurs», il «bifurque», selon son expression, après avoir travaillé dans une grande société autoroutière au Brésil. L’envie d’entreprendre le travaille, mais l’idée de reproduire la violence managériale le débecte. Est-ce possible de monter une boîte sans écraser