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Traçabilité

Dans les restaurants, l’obligation d’affichage de l’origine des viandes étendue aux produits transformés

Les restaurants et cantines ont l’obligation désormais d’afficher l’origine des viandes utilisées en tant qu’ingrédient dans des produits transformés, selon un décret paru ce mercredi 6 mars au Journal officiel.
Désormais, vous saurez si vos croque-monsieur sont faits avec du jambon de porc origine France ou non. (Thys/Photocuisine)
publié le 6 mars 2024 à 11h41

Ah qu’il est bon mon jambon origine France ! Les menus de vos estaminets préférés vont bientôt se garnir d’informations supplémentaires. Les restaurants et cantines ont l’obligation désormais d’afficher l’origine des bidoches utilisées en tant qu’ingrédient dans des produits transformés, selon un décret paru ce mercredi 6 mars au Journal officiel. C’était une demande de longue date des professionnels de l’élevage pour favoriser l’origine France.

Cette obligation concernera tout autant les restaurants et cantines traditionnels que les établissements proposant des plats à emporter ou à livrer, notamment les «dark kitchen» qui ont essaimé ces dernières années. Elle s’appliquera aux «viandes achetées déjà préparées ou cuisinées» (nuggets, jambon, etc.) issues des espèces bovine, porcine, ovine et de volailles.

L’étiquetage des viandes bovines, porcines, ovines et de volailles achetées crues fait l’objet d’un décret séparé qui doit être prolongé puisque, selon le site du Journal officiel, ses dispositions étaient applicables jusqu’au 29 février. Le texte concernant les produits transformés est publié en application de la loi Egalim 2, visant à protéger la rémunération des agriculteurs, selon le décret publié quelques jours après la fin du Salon international de l’agriculture marqué par le mouvement de colère des agriculteurs qui a éclaté en janvier.

Distinction entre «origine» et «né et élevé»

Le gouvernement a présenté à cette occasion un plan de «reconquête de notre souveraineté sur l’élevage», qui prévoyait cette extension de l’affichage obligatoire de l’origine aux produits transformés. Le restaurateur «informe les consommateurs de l’origine ou de la provenance des viandes utilisées en tant qu’ingrédients dans les préparations de viandes et les produits à base de viande qui lui sont fournis, lorsqu’il en a connaissance en application d’une réglementation nationale ou de l’Union européenne» et ce, «de façon visible, lisible et distincte».

Lorsque la naissance, l’élevage et l’abattage de l’animal ont lieu dans le même pays, l’affichage se fait en mentionnant «l’origine». Si ce n’est pas le cas, le restaurateur doit faire une distinction entre «né et élevé» et «abattu». Par exemple, pour un croque-monsieur, jambon «né et élevé en Hongrie», «abattu en France». Sous certaines conditions, l’indication du nom du pays peut être remplacée par la mention «UE» ou «hors UE». Tout manquement «est passible d’une amende administrative dont le montant ne peut excéder 1 500 euros pour une personne physique et 7 500 euros pour une personne morale».