Il faut avoir la fibre régionaliste solidement arrimée pour vanter le glamour de la campagne normande au mitan de l’hiver. C’est le cas du jeune chef David Gallienne, qui a fait son trou à quatre-vingts kilomètres à l’ouest de Paris, à Giverny. Un village qui doit sa renommée planétaire à Claude Monet qui, installé sur les bords de l’Epte à la fin du XIXe siècle, y déclina la saga impressionniste sous tous les angles, de la balade en barque au champ de coquelicots. Sauf que, pour l’heure, le patelin de l’Eure paraît figé dans la froidure, avec ses arbres dépouillés, ses maisons aux volets fermés et pas le moindre pékin pour indiquer l’adresse où les repris de justice Balkany, en bons Bonnie and Clyde du cloaque politique hexagonal, mitonnent encore dans leur moulin une condamnation pépère.
Hors saison, il n’y aurait donc aucune raison de faire étape dans la paroisse du Vexin, privée, depuis le début de la pandémie, de son million annuel de touristes aimant à prendre la pose dans les jardins – profanés par les cannes à selfie – dudit Monet. Sinon qu’en retrait de la départementale, pareilles à des fanaux, les lumières d’une bâtisse séculaire aux faux airs de manoir transpercent la grisaille. Maison confortable préconisant un luxe sans chichi, le Jardin des plumes a déjà reçu par deux fois le couple M