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Interview

Dégoûts alimentaires : «Tout ce que nous aimons manger, nous l’avons appris»

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Comment se façonnent nos goûts ? Chercheuse spécialisée dans les comportements alimentaires, Sandrine Monnery-Patris rappelle l’importance de l’exposition à la variété dès le plus jeune âge, et met en garde contre les pratiques éducatives trop autoritaires.
«Dès la naissance, on a une appétence pour le sucré, comme le lait maternel», explique la chercheuse Sandrine Monnery-Patris. (Florent Tanet/Libération)
par Juliette Deborde et photo Florent Tanet
publié le 18 août 2025 à 8h11

Les abats, le fromage, le chou de Bruxelles… Cette semaine, on s’interroge dans Libé sur nos aversions alimentaires, en faisant dialoguer chefs et mangeurs. Comment expliquer ces dégoûts, et peut-on les surmonter ? Sandrine Monnery-Patris, docteure en sciences cognitives chargée de recherche au Centre des sciences du goût et de l’alimentation (CSGA) de l’Inrae, insiste sur le rôle clé de la familiarisation précoce, au cours de l’enfance, dans les mécanismes d’acquisition de nos comportements alimentaires – même si, comme pour le langage, «l’aventure du goût» se poursuit tout au long de notre vie.

Comment expliquer que des saveurs puissent plaire à certaines personnes et en dégoûter d’autres ?

Pourquoi aimons-nous ce que nous mangeons et mangeons-nous ce que nous aimons ? Cela repose sur plusieurs facte