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Dépendances

Dry January : questionner sa consommation d’alcool sur la durée

Applications, groupes de soutien, accompagnement thérapeutique… Passages en revue des outils et aides à disposition pour réfléchir à sa consommation de boissons alcoolisées et la réduire le cas échéant.
Applications, groupes d'échange, spécialistes sont là pour aider à questionner sa consommation. (Victor Ndende/Getty Images)
publié le 31 janvier 2023 à 7h25

C’est fait. Malgré les appels du coude de l’entourage, motivé par le défi du Dry January, que ce soit la première fois ou non, pas un millilitre d’alcool n’a franchi votre glotte – ou alors si peu – durant tout le mois écoulé. Et, sans être forcément un gros buveur ou buveuse, à l’issue de cette trêve, les bénéfices ressentis sont bien concrets : les nuits sont meilleures, les sautes d’humeur sont plus rares et l’énergie est de retour. Quelques kilos se sont même volatilisés. Bref, janvier sans alcool, c’est pas mal du tout. C’est d’ailleurs le but de cette initiative promue par les associations de lutte contre les addictions que de questionner notre rapport intime à la boisson et parvenir à prendre conscience que ne pas boire – ou de boire moins – ce n’est ni grave ni insurmontable.

Mais reste un questionnement existentiel : comment poursuivre sa réflexion sur sa consommation et adopter un comportement sur la durée, que ce soit en étant abstinent ou consommateur modéré ? Et, surtout, comment résister face aux tentations brandies par la république de la picole ? Heureusement, il existe des outils précieux à disposition. D’abord, les substituts sans alcool – bières, vins et spiritueux – qui rencontrent un vrai succès, à grand renfort de coups marketing, même s’ils peuvent générer de la confusion, notamment chez les jeunes et les personnes dépendantes.

Encouragements réciproques

Il y a aussi les applications de sevrage qui, à l’instar de celles pour arrêter de fumer, assez ludiques, visent à motiver l’usager en montrant le chemin parcouru, en comptabilisant l’argent économisé par exemple, ou en tablant sur le sentiment de fierté et d’estime de soi que l’on peut ressentir en modifiant son comportement. Citons par exemple Try Dry, créée par l’ONG britannique à l’origine du Dry January – testée et approuvée par l’auteur de ces lignes ; Stop Alcool, développée par des experts de l’université de Genève ; Oz Ensemble, plateforme gratuite imaginée par Géraldine Talbot, addictologue à Montreuil (Seine-Saint-Denis) avec le soutien du ministère des Solidarités et de la Santé ; ou encore Sobero, dernière née – payante – initiée par l’entrepreneur Strasbourgeois Geoffrey Kretz.

«On peut aussi s’aider de self help books, des livres avec des exercices, complète Romain Gomet, médecin et administrateur de la Fédération addiction. Si le lien avec l’alcool est plus complexe, alors effectivement, on peut consulter pour faire le point.»

Ces e-coachs, qui ont remplacé les éventuels manuels et carnets papiers, sont en effet parfois insuffisants, notamment pour les plus dépendants. Un gros buveur pourra trouver une aide psychologique auprès de pairs en ligne, dans des communautés de soutien – comme il en existe sur les réseaux sociaux (Facebook, notamment) – ou auprès d’associations (les Alcooliques anonymes, la Croix-Bleue ou Alcool Assistance). Ces groupes de parole permettent de ne pas se sentir seul, de partager des expériences de vie et d’encouragements réciproques. Enfin, il ne faut surtout pas hésiter à consulter un professionnel, médecin généraliste ou addictologue, qui pourra fournir des conseils personnalisés ou mettre en place un suivi. Dans tous les cas, il est toujours recommandé d’en parler avec un proche.