En ce début juin à la météo capricieuse, il est encore temps de savourer la jota dans un buffet triestin. Cette soupe plutôt hivernale, à base de choucroute, pommes de terre et haricots de type borlotti, est l’un des plats symboles de Trieste, ville aux confins est de l’Italie, nichée sur la mer Adriatique. La gastronomie triestine apparaît tout de suite comme une exception par rapport aux clichés que l’on peut avoir sur l’Italie. La choucroute finement coupée, légèrement farinée et rissolée au fond de la casserole avec une gousse d’ail est la base de cette soupe roborative à consommer très chaude quand il fait froid dehors. Les haricots et les pommes de terre sont en partie mixés pour donner une texture dense, voire onctueuse. Il y a débat sur la présence de morceaux de saucisses, os de jambon et autres côtes de porc. Si la recette ancienne les prévoit, il est désormais possible de trouver aussi la version végétarienne. Vrai plat unique, la jota fait partie des plats italiens dont on peut se délecter seulement ici, au centre de la Mitteleuropa. En effet : cette langue très étroite d’Italie orientale est à quelques kilomètres seulement de la Slovénie et de la Croatie – l’Autriche n’étant pas loin non plus. Dans les rues on peut entendre les langues de ces pays.

Assis aux tables du buffet da Roby, on commence à comprendre comment les menus locaux sont finalement le miroir de l’histoire. Les buffets en sont une démonstration : de l’extérieur on voit un bar ou un restaurant quel