Il faut parfois s’éloigner pour se rappeler à quel point un mets provoque la sensation d’être à la maison. Il y a une quinzaine d’années, après un échange universitaire outre-Atlantique, on a fait escale par l’Irlande sur le chemin du retour. Dans le centre de Dublin, on a avisé un kiosque à journaux et snack, où l’on a été ravie de pouvoir acheter un jambon-beurre, et le Monde (on présente nos excuses à notre employeur, mais il n’y avait pas Libé). On s’est installée dans un parc et on a croqué dedans : dès la première bouchée, on était de nouveau chez nous. Ça nous a tant émue que depuis, au retour de chaque voyage lointain, on se précipite à la boulangerie, chez le charcutier et à la crémerie pour acheter de quoi composer un bon vieux sandwich.
Il suffit de quelques ingrédients de qualité et d’un peu de générosité pour que ce casse-croûte, largement plébiscité par les Français, versatile (on peut y mettre à peu près tout ce qu’on veut : des restes du plat mijoté de la veille aux crudités qui traînent dans le frigo avec un reste de fromage ou de houmous) et facile à manger en toutes circonstances, soit un festin.
Las, à Paris, l’offre pléthorique n’est pas toujours satisfaisante. Car entre les casse-croûte noyés dans la mayo