A la table d’à côté, huit jeunes gens, âgés à vue de nez d’une vingtaine d’années, devisent de la décision du président de la République de dissoudre l’Assemblée nationale à la suite des élections européennes. Un type à lunettes tient le crachoir, face à ses comparses occupés tant à l’écouter qu’à piocher dans leurs assiettes de pizza, de salade caprese et de pâtes carbonara ou au pesto. Savent-ils seulement qu’ils dînent dans le restaurant même qui a fourni, lundi soir, les pizzas qui ont nourri les émissaires des partis de gauche (LFI, Les Ecologistes, le PS, le PCF) alors réunis à deux pas de là, au siège parisien des verts, pour négocier les conditions d’une union de la gauche pour les législatives ?
Pas sûr, à en croire l’ambiance très calme qui régnait mardi soir à la trattoria Vittoria – toujours connue sur Google sous le nom la Pergola d’Italia, à l’angle des rues d’Hauteville et Chabrol, dans le Xe arrondissement de Paris. Même le personnel de l’établissement n’avait, sur le moment, pas particulièrement relevé ce qui se jouait lundi dans le quartier. On rembobine : dimanche, Emmanuel Macron a stupéfait la France