Romain des Grottes est un vigneron inspiré. Pour lui, une exploitation viticole n’a aucune raison de s’arrêter à la production de vin. Dans une nature sublime, à Saint-Etienne-des-Oullières dans le Beaujolais, il se met à assembler dès 2010 des tisanes d’herbes folles, celles qui poussent entre ses rangs de gamay, avec des jus de raisin et de pomme. Quand il propose sa première cuvée sans alcool, l’Antidote, à ses clients habituels, il ne s’attend pas à ce que cela change immédiatement ses habitudes de vigneron : «Pour moi, c’était juste un produit parallèle, sans prétention. Sauf que le succès a été tel que je ne suis pas arrivé à suivre le volume. Je fabrique cette boisson avec du gingembre, du thym, du romarin, de la sarriette, et des plantes sauvages. Quand je l’ai sortie, c’était pour faire des jus non sucrés et travailler l’aromatique. Ça a pris même à l’étranger : aujourd’hui, je vends 80 % de mes tisanes à l’export.»
Devant un tel engouement, il crée une deuxième cuvée, l’Antilope, «avec encore moins de sucre. Ce sont des plantes de la montagne avec une touche d’amertume, due à la gentiane. J’ajoute aussi du genévrier, du pin et du laurier». Délicieuses et abordables (8 euros prix public, tandis que ses vins sont plutôt autour de 15 euros), ses tisanes ont une complexité aromatique bluffante ; légèrement pétillantes, scellées avec