«Les Belges sont fiers d’être humbles», s’entendra-t-on dire, à plusieurs reprises, lors de ces quelques jours sur les traces des saveurs de la Belgique. Cette fausse vérité générale sonne comme une grinçante manière de croquer un état d’esprit national. S’il y a bien un endroit où l’on peut vérifier cette humilité belge, c’est dans l’histoire de sa gastronomie.
En matière de cuisine, ce pays divisé en deux entités que sont la Flandre et la Wallonie a longtemps regardé «tantôt l’Europe du Nord, tantôt la France, mais en somme, toujours vers l’extérieur», constate Olivier Marette, expert en gastronomie belge. «Même dans une ville comme Bruxelles : il y a tant de nationalités différentes ! C’est de fait une immense richesse culturelle. Mais cela explique aussi pourquoi l’identité locale est difficile à définir», poursuit-il. «En Belgique, la cuisine dite classique, celle qui fait référence, c’est la cuisine française», ajoute Carlo de Pascale, chroniqueur food et consommation à la RTBF. «L’autre fois, j’ai été invité au jury d’une école hôtelière. Il y avait une crème de champignons, une cuisse de lapin et des mignardises de type choux et macarons. Preuve que ce sont bien là toujours les bases de la cuisine française qu’on enseigne…» prend pour exemple l’observateur privilégié du secteur de la restauration en Belgique.
La gastronomie belge a pourtant bien quelques monuments nationaux. Lorsqu’on pense à un plat national belge, ce sont souvent d