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Tu mitonnes

La piadina, la dolce vita en bouche

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Tu mitonnes !dossier
Chaque jeudi, passage en cuisine et réveil des papilles. Aujourd’hui, les papilles chaloupent entre la pizza et la galette avec une chaleureuse recette d’Emilie-Romagne.
GIF piadina (Emmanuel Pierrot/Libération)
par Jacky Durand et photo Emmanuel Pierrot
publié le 15 février 2024 à 10h13

Juliette rit quand sa copine Gina lui met de la farine sur le bout du nez. Sa mère Regina la gourmande en italien. Juliette aime bien cette langue joyeuse qui enchante la cuisine alors qu’on y prépare des piadine mi-pizza, mi-galette. Pour Juliette, c’est un peu comme les crêpes de sa mère Marie mais ici, elle a le droit de mettre la main à la pâte, alors qu’à la maisonnette, elle surveille son petit frère Maurice quand Marie cuisine.

Tailler la pierre

C’est samedi, le jour où «les hommes se donnent des coups de main», comme ils disent. Alors Marius est venu avec sa fille Juliette au village où Alberto, le père de Gina, n’en finit pas de retaper la grange où ils habitent. Ici, personne n’en revient de la ruine qu’il a transformée en habitation coquette. C’est un maçon hors pair. Il n’a pas son pareil pour tailler la pierre, chauler un mur. Dans l’équipe du PLM (Paris-Lyon-Méditerranée) qu’encadre Marius, on dit qu’il a des mains d’or. Pablo, Idir et les autres cantonniers s’y sont tous mis pour donner un toit à Alberto et à sa famille. Parce qu’ils l’estiment au-delà de ses qualités professionnelles.

36 tunnels

Quittant son Emilie-Romagne natale, Alberto a débarqué dans le Jura pour travailler à la construction de la ligne des Hirondelles, un véritable exploit ferroviaire de 123 kilomètres entre Dole et Saint-Claude avec ses 36 tunnels et ses 18 viaducs. Quand le tocsin a sonné la mobilisation générale le 1er août 1914, la guerre de Marius devient celle d’Alberto. Le commis de ferme de Dijon, orphe