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La Quéquetterie d’Angers, source de polémique lors de son ouverture, tire le rideau

La pâtisserie ferme ses portes, deux ans après son ouverture et un conflit qui avait braqué tous les regards sur ses pancakes en forme de pénis et de vulves, pas du goût d’une partie des parents d’élèves d’un établissement catholique voisin.
Lors du Salon du chocolat, le 28 octobre à Paris. (Victor Lochon/Gamma-Rapho)
publié le 3 décembre 2023 à 15h40

Partout où elle passe la Quéquetterie fait le buzz. Son nom et le concept global de ces boulangeries, axés pâtisseries coquines, sont faits pour cela. Voici qu’à Angers, dans le Maine-et-Loire, où l’on savoure pourtant depuis des lustres les «galipettes d’Anjou», du nom d’un champignon de la région, et du «cul de veau à l’angevine», une frange de la population n’a pas apprécié les «pancakes quéquettes ou foufounes» vendues dans ce magasin à l’esthétique Barbiesque : un déluge de ballons, de licorne et d’arc-en-ciel.

En décembre 2021, dès l’ouverture de la pâtisserie où l’on peut déguster des desserts en forme de pénis et de vulves, une pétition avait été lancée par Etienne Cazaban, un père de famille de l’école voisine et directeur d’une agence de communication œuvrant pour l’Eglise, et d’autres habitants offusqués de voir un établissement de ce type ouvrir à deux pas d’un édifice religieux et d’un groupe scolaire privé catholique. Elle avait rassemblé plus de 700 signatures et demandait que soit imposée à la Quéquetterie la même législation que celle appliquée pour les établissements «dont l’activité est la vente ou la mise à disposition du public d’objets à caractère pornographique» : interdiction de s’installer à moins de 200 mètres d’une école, mise en place d’une vitrine opaque et une enseigne, en forme de pénis, pas visible depuis la rue.

Christophe Béchu, alors maire d’Angers et aujourd’hui ministre de la Transition écologique, avait déclaré : «J’ai bien compris l’intérêt de certains de vouloir faire le buzz, voire le scandale pour faire parler d’eux et susciter un succès commercial, mais de mon point de vue, ce qui est pornographique est assez encadré et défini.» L’élu avait assuré qu’une vigilance particulière serait mise en place concernant l’échoppe.

La boutique d’Angers vient de fermer, pile deux ans après avoir été inaugurée, sans qu’un lien direct puisse être fait avec la polémique de ses débuts. Plus au nord, au Havre, la Quéquetterie locale a été taguée à l’encre rose au petit matin le 24 octobre (on pouvait lire sur la façade : «honte» et «sexe shop culin’r»), dix mois après son ouverture. Le vandale a été filmé par une caméra de surveillance. Le magasin, lui, reste ouvert.