On a toujours eu une tendresse pour les durs à cuire avec une belle gueule. Genre Lino Ventura au cinoche. Ou encore un «vieux» condé qui était une «source» quand on couvrait la maison poulaga. On vous en a déjà parlé : c’est celui qui avait toujours un tube de harissa dans la Ford Mondeo pour booster son sandwich merguez quand il tournait la nuit dans les recoins obscurs des crapauds.
Bonne pâte
Comparaison n’est pas raison mais dans son genre, le coing est un beau gosse qui embaume le compotier en hiver. Problème, il est sans doute le seul fruit dans lequel on ne peut pas croquer tellement il a le cuir épais et la chair rebelle. A moins de vouloir s’usiner les ratiches pour aller faire du gringue à notre chère dentiste. C’est pourquoi on s’en remet aux confiseurs pour faire du coing une bonne pâte qui nous régale, lové sur le canapé avec le clébard qui ronfle ou avec notre fromage fétiche des fins d’année, le stilton.
Pourtant, ce n’est pas si compliqué que ça de cuisiner le coing qui est bon à tout faire en plats sucrés salés (on en causera dans la newsletter Tu Mitonnes du vendredi 8 décembre), en condiments et en desserts. Pour commencer, petite piqûre de rappel avec l’incontournable recette des coings au four. Commencez par préchauffer l’engin aux alentours de 150 °C. Pelez deux beaux coings avec un couteau éplucheur et coupez-les en quartiers en prenant soin d’enlever les parties dures du cœur. Certes il faut un peu de poigne, mais on peut s’aider d’un couteau-scie ou faire appel aux gros bras de la maison. Placez les coings dans un plat à bords hauts, genre plat à gratin. Saupoudrez-les de 100 grammes de sucre roux et ajoutez un verre d’eau avant de couvrir hermétiquement le tout avec une feuille d’aluminium. Placez au four en prenant soin d’arroser les coings régulièrement. Au bout d’une heure, retirez l’aluminium et poursuivez la cuisson une autre heure jusqu’à l’obtention de beaux fruits confits et fondants à la couleur cuivrée. On les déguste refroidis avec du fromage blanc, un yaourt ou une glace à la vanille.
Pochés au vin
Vous pouvez aussi tenter les coings pochés au vin et au yaourt. Pour quatre personnes, il vous faut : 1 kg de coings, 2 cuillerées à soupe de jus de citron, 45 cl de vin rouge liquoreux (type Marsala), 5 clous de girofle, 2 bâtons de cannelle, 300 g de sucre en poudre et 500 g de yaourt brassé ou à la grecque. Préchauffez votre four à 180 degrés. Frottez les coings avec un linge humide pour ôter le duvet et coupez-les en quartiers. Epépinez-les (gardez les pépins), disposez-les dans un plat à four et arrosez-les de jus de citron. Placez les pépins, le vin et les épices dans une casserole et laissez frémir dix minutes. Filtrez cette préparation et arrosez avec les coings saupoudrés de sucre. Couvrez d’une feuille d’aluminium et enfournez une heure. Retirez l’alu, retournez les coings et enfournez-les à nouveau trente minutes. Les coings doivent être «glacés» de sauce. Servez chaud ou froid avec le yaourt.