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Patrimoine culinaire

«Le couscous est plus ancien que les Etats» : entre l’Algérie et le Maroc, une paternité disputée de longue date

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Alors que le ministre de la Communication algérien a accusé son voisin de «pillage» gastronomique, sur fond de tensions diplomatiques, chercheurs et cuisiniers rappellent que l’origine du plat est difficilement identifiable et ne répond pas aux logiques de frontières.
Le choix d'un délicieux couscous marocain pour illustrer cet article n'engage pas la rédaction de «Libération» dans ce débat. (Julien Fourniol/Getty Images)
publié le 18 juin 2025 à 7h38

Le couscous, symbole de convivialité ? Entre le Maroc et l’Algérie, le plat incarne surtout des visions irréconciliables, l’un comme l’autre s’en attribuant la paternité. On ne compte plus les accrochages sur le sujet, hautement inflammable, entre les deux voisins aux relations diplomatiques plus que tendues, sur fond de conflit sur le Sahara-Occidental.

Nouvel épisode de ce bras de fer ces derniers jours : jeudi 12 juin, au Parlement, le ministre de la Communication algérien, Mohamed Meziane, a affirmé que le Maroc s’était «attribué ce plat algérien», comme le rapportent plusieurs médias locaux francophones. Evoquant le caftan, le zellige, ou encore la chanson populaire, le ministre a accusé le royaume chérifien d’«appropriation culturelle» et culinaire, une forme de «pillage» notamment mené durant la décennie noire (1992-2002) selon lui. «Tous les historiens anciens disent que le couscous est apparu pour la première fois dans l’histoire en Algérie», a justifié Mohamed Meziane, en citant «une étude approfondie menée par un historien français au début du siècle dernier», sans donner de source précise.

Tollé et controverse

Les deux pays avaient réussi à surmonter leurs désaccords il n’y a pas si longtemps : le couscous a été inscrit au patrimoine culturel immatériel de l’Une