Une grande table, seize couverts, un seul service du soir dans une salle voûtée et aveugle du Ier arrondissement de Paris (1). Comme l’impression d’un dîner chaleureux en famille servi par une brigade d’inconnus. Lumière tamisée, menu dégustation en neuf étapes à 130 euros, entre inspirations thaïes et parfums méditerranéens, accords mets-vin à partir de 85 euros. Une étoile au guide Michelin depuis le printemps 2024 pour un restaurant novateur et un chef, le Franco-Israélien Matan Zaken, 31 ans, formé chez Ferrandi et passé entre autres par les cuisines du George V avec Christian Le Squer. A l’extérieur, l’homme a une excellente réputation, perçu comme une valeur montante de la gastronomie parisienne, y compris par Libération. En arrière-cuisine, la réalité est toute autre, entre pressions managériales intenses, remarques sexistes et grossières, attitudes dérangeantes et blacklistage par des écoles d’apprentissage prestigieuses.
Depuis juin, dix anciennes salariées de Nhome et Nhomade (l’activité traiteur montée en amont du restaurant) ont témoigné auprès