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Le Nutri-Score tape-t-il trop fort sur le roquefort ?

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Tu mitonnes !dossier
La présidente de la région Occitanie plaide pour que le fromage persillé soit exempté de l’obligation d’afficher son score nutritionnel. L’intention est louable, mais elle risque d’égarer un peu plus le consommateur, déjà passablement perdu quand il compare le fameux barème avec les compositions des produits de son panier.
En Occitanie, le roquefort fait vivre plus de 3000 producteurs de lait de brebis. (barmalini/iStockphoto. Getty Images)
publié le 13 juin 2023 à 10h37

«Du roquefort d’abord, du roquefort d’accord», disait la pub. Ce n’est pas Carole Delga, la présidente de la région Occitanie qui dira le contraire. Elle se démène pour son fromage persillé qui fait vivre plus de 3 000 producteurs de lait de brebis et génère 2 000 emplois liés à la fabrication. Samedi 10 juin, elle a encore défendu «l’or blanc de l’Aveyron» comme le dit sa com contre le grand satan du Nutri-Score : «Nous demandons à ce que toutes les IGP et tous les AOC ne soient pas concernés par le Nutri-Score […] qui est très réducteur et veut juste enfermer dans une question de taux de matière grasse», a indiqué la présidente des régions de France.

La bataille n’est pas nouvelle comme l’avait déjà raconté Libération le 12 octobre 2021 : mis en place à l’initiative du gouvernement français en 2016, le Nutri-Score est basé sur cinq lettres (de A à E) et un code couleurs, du vert au rouge, selon la qualité nutritionnelle de l’aliment et ne fait pas de sentiment avec les fromages : 90 % d’entre eux sont notés D ou E, car jugés trop gras ou trop salés. Ben ouais, le frometon, c’est fait avec du lait, notamment de vache, qui donne du beurre et de la crème. C’est riche de la belle herbe du printemps, des bons foins de montagne. On ne fait pas une tomme fermière avec de l’eau bénite. Il