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Libération
Chronique «la Tireuse»

La bière sans alcool se sent pousser des ales

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Depuis que le renouveau gustatif porté par les brasseries indépendantes a rencontré un désir croissant de modération chez les consommateurs, le mois de sobriété du Dry January n’a plus rien d’un exploit pour les amateurs de bière.
En France, pour être estampillée «sans alcool», une bière doit titrer à moins de 1,2 degré ; aux Etats-Unis, en Australie ou en Allemagne, le seuil est à 0,5. (Nanda Gonzague/Divergence pour Libération )
publié le 5 janvier 2024 à 15h35

Reportages, portraits, recommandations… La chronique «la Tireuse» vous raconte le monde de la bière.

En un temps que les moins de quarante ans ne peuvent pas connaître, la bière sans alcool avait la voix suave de Tom Novembre, susurrant dans un fameux spot de pub qu’«on peut en boire jusqu’au bout de la nuit». Ce qui était techniquement vrai, mais qualitativement une autre paire de manches : ce genre de breuvage s’est longtemps traîné la réputation, pas franchement usurpée, d’être à peu près aussi passionnant qu’une limonade industrielle. Jusqu’au jour où le renouveau gustatif porté par les indépendants et les microbrasseries rencontra un désir croissant de modération chez la clientèle… Résultat : pour les aficionados de boissons à base de malts, de levures et de houblons, les 31 jours de sobriété du Dry January n’ont plus rien d’un exploit et peuvent être l’occasion de faire voyager leurs papilles, tant se sont multipliées, ces dernières années, les références de bières craft pas ou peu alcoolisées de bonne voire excellente facture.

Levures peu fermentescibles

Avec ou sans ivresse, tout est toujours question de méthode. En France, pour être estampillée «sans alcool