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Alimentation

Les ados et la bouffe : arrêtons de nous prendre le chou

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Malgré tous les bons petits plats que vous leur avez cuisinés avec amour depuis leur tendre enfance, les détours au marché et les leçons plus ou moins subtiles sur les gâteaux et les bonbons, votre ado n’aime manger que des frites, des sushis et des kebabs. Et s’il était simplement normal ?
Lors d'un atelier cuisine au collège Jean-Jaurès de Pantin, le 11 mars 2025. (Arthur Gau/Libération)
par Marie-Eve Lacasse et photo Arthur Gau
publié le 29 mars 2025 à 11h50

Au collège Jean-Jaurès, à Pantin (Seine-Saint-Denis), une quinzaine d’élèves de quatrième et de troisième se préparent pour leur atelier de cuisine, donné une fois par mois au sein du réfectoire. Aujourd’hui, c’est brandade de morue et pickles d’oignons et de carottes, à cuisiner en petites brigades de quatre ou cinq. La pression est grande : le 8 avril, une fois toutes les leçons de l’année apprises (risotto aux légumes, pad thaï, pancakes au chocolat, bricks au fromage et légumes…), la brigade sortante pourrait représenter le collège dans un grand concours national. «Combien de carottes madame ?» «Combien de pommes de terre ?» «Regardez la recette !» répond la cheffe bénévole, Niki Kopcke, qui anime l’atelier. Tous se mettent à la tâche, sans qu’une hiérarchie ne se dégage : «On se répartit ce qu’il y a à faire. Il n’y a pas de chef», répond Daniel, 13 ans, dont la planche à découper et les ingrédients, parfaitement alignés devant lui, témoignent d’un grand sens de l’organisation. «Le plus difficile à faire, c’est le bouillon», commente Binta, 13 ans. «Non, ce sont les pickles», intervient Aya, 14 ans, qui espère intégrer dès l’an prochain une formation de pâtissière. «Alors, qu’est-ce que j’ai dans la main ?» demande Niki Kopcke en sortant de son sac de courses une branche avec des feuilles. «Du persil ?» répond nerveusement une élève. «Non, c’est du laurier !» corrige la cheffe. Tout le monde rigole, b