Faire de l’art de manger ensemble une richesse à protéger et à cultiver : c’est la belle idée qui a présidé à l’inscription du «repas gastronomique français» au patrimoine immatériel de l’Unesco, il y a douze ans. La distinction était inédite, pour un élément alimentaire – le sésame de l’institution onusienne est aussi revenu, cette année-là, à la diète méditerranéenne et à la cuisine traditionnelle mexicaine. Encore fallait-il un écrin adéquat pour que ce pan notoire de notre savoir-vivre soit mis à portée du public le plus large, comme l’exige l’Unesco. D’où le concept de «Cité internationale de la gastronomie». Or au final, il y en aura non pas une, mais quatre en France. La première, lancée à Lyon en 2019 et fermée dix mois plus tard, est toujours en quête d’un modèle rénové par la majorité écologiste au pouvoir depuis 2020. L’inauguration en grande pompe, ce vendredi, de la Cité de la gastronomie et du vin de Dijon, l’autre ville locomotive de cette ambition, devrait relativiser ce fiasco. Enfin, il y a celle de Tours, dont le déploiement est de moindre envergure, et le projet de Rungis, encore flou.
Engagement phare découlant de la reconnaissance de l’Unesco, ces Cités sont placées sous l’égide des ministères de l’Agriculture et de la Culture, qui en ont confié le suivi à la Mission française du patrimoine des cultures alimentaires (MFPCA), une association créée pour faire aboutir la candidature française puis accompagner les mesures de sauvegarde voulues par les Nation