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Libération
Les pâtes épatantes (1/4)

Les coquillettes jambon-beurre façon Simone Zanoni, elles nous rendent toutes sauges

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Tout l’été, le chef étoilé réinterprète à l’italienne des recettes de pâtes pas italiennes pour «Libération». Dans ce premier épisode, des coquillettes jambon-beurre à la sauge.
Les coquillettes jambon-beurre à la sauge façon Simone Zanoni. (Libération)
publié le 28 juillet 2025 à 18h14

Pour beaucoup, aucun plat ne renvoie autant à l’enfance que les coquillettes jambon beurre. Il est le repas de la flemme préparé par les parents le soir en rentrant tard du travail. Souvent, il est réalisé à la va-vite, tout en faisant la vaisselle et en lançant une machine. Les coquillettes sont trop cuites, le beurre n’est pas assez fondu, le jambon est de mauvaise qualité : pourtant, les gamins adorent. Nous le premier quand on était petit. Avec une bonne dose d’emmental voire, sacrilège, du ketchup, peu de choses pouvaient nous faire autant plaisir.

Le format des pâtes, les coquillettes, joue pour beaucoup. Son petit tube légèrement replié semble comme réservé aux enfants. C’est leur repas à eux tandis que les adultes mangent dans un second temps des mets sophistiqués. Encore aujourd’hui, quand on s’en prépare, ce sont les jours de coup de mou, de pluie, pour se réconforter et retrouver l’insouciance de la jeunesse.

Tout le monde ne sait pas en revanche qu’il est presque impossible de trouver des coquillettes en Italie. Cette forme a été inventé par l’industrie alimentaire au XIXe siècle, au moment où la France s’est mise à produire en quantité ses propres pâtes de blé dur plutôt que de les importer d’Italie. Dans Vermicelles et coquillettes, histoire d’une industrie alimentaire française (Presses universitaires François-Rabelais, 2023), l’historien Pierre-Antoine Dessaux écrit ainsi : «Quel que puisse être l’étonnement, voire le dégoût, que suscite, pour