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Libération
Les pâtes épatantes (3/4)

Les «spaghetti and meatballs» façon Simone Zanoni, s’affranchir de Scorsese

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Tout l’été, le chef étoilé réinterprète à l’italienne des recettes de pâtes pas italiennes pour «Libération». Dans ce troisième épisode, le plat aux boulettes de viande préférées du réalisateur américain.
Les «spaghetti and meatballs» de Simone Zanoni. (Libération)
publié aujourd'hui à 11h22

Une femme, la soixantaine, brushing impeccable, lunette robe rose à rayure blanche remue le fond d’une casserole. «C’est ce que ma mère m’a appris, raconte-t-elle. Prendre quelques cuillères de sauce tomate, les verser sur les boulettes de viande pour les garder douces.» Elle se lance dans diverses explications pour sous-entendre que les siennes sont meilleures que celles des voisins. Elle, c’est Catherine Scorsese, la mère de Martin, actrice elle-même, née à New York en 1912. A 32 ans, le réalisateur vient de réaliser son premier film important, Mean Street (1973). Pour le documentaire Italianamerican (1974), il retourne chez ses parents. Sur le canapé puis à table, il raconte avec eux comment était son enfance, la vie dans ce quartier de Little Italy, la famille nombreuse, l’organisation des repas (bons, en grande quantité et efficaces).

Le documentaire est un moment d’archives irremplaçables, rien que pour la préparation des boulettes, le plat le plus emblématique de l’immigration italienne aux Amériques, parfait syncrétisme entre les deux côtés de l’Atlantique. Aux techniques culinaires du sud de la botte – les grands-parents de Martin Scorsese venaient de Sicile – se sont ajoutés le boom économique US et la possibilité d’avoir accès à des ingrédients plus chers comme la viande.

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