Mais d’où vient l’image d’un cuistot, dessiné en rouge, grand couteau à la main, devant une broche bien garnie, que l’on trouve sur les emballages des kebabs en Allemagne et sur certains paquets et logos de restaurants en France (en particulier ceux des «nouveaux» kebabs d’inspiration berlinoise) ? Dans un article publié en ce début d’été 2025, le journal allemand Taz retrace la façon dont cette question qui, on en est sûrs, hante les amateurs de ce délicieux sandwich populaire, a enfin trouvé sa réponse.
Pour remonter aux origines de l’image de ce bon vieux cuistot à toque, avec sa fine moustache, son ventre de bon vivant et son sourire jovial qui s’est imposée – succès croissant du sandwich de viande grillée oblige – dans nos imaginaires des deux côtés du Rhin depuis les années 1980, il a fallu que plusieurs journalistes et youtubeurs s’y mettent. Une enquête de longue haleine dont le journaliste de Taz Michael Brake raconte les différentes étapes.
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En cumulant le résultat des recherches d’Aylin Dogan et sa série de podcasts Döner Papers, du journaliste Jonas Jansen ou du youtubeur Kannemilsch, qui publie des vidéos sur l’origine des objets populaires, il a été possible de retrouver des témoins clefs. Ou encore le type de papier sur lequel avait été imprimé ce logo. Les enquêteurs ont ainsi mis la main sur un ancien designer commercial de Düsseldorf, aujourd’hui retraité, Mehmet Unay. Dans le podcast d’Aylin Dogan, il raconte comment il ne lui a fallu qu’une heure pour dessiner ce logo, qui ne comprenait alors pas le lettrage «Döner kebab». Mehmet Unay a aussi expliqué s’être rendu compte que le maître kébabier tenait son couteau… à l’envers.
Le youtubeur Kannemilsch a, lui, retrouvé Orhan Tançgil qui travaillait dans la même entreprise que Mehmet Unay en tant que jeune graphiste. C’est lui qui a ajouté le lettrage. On sait donc désormais à qui l’on doit ce logo devenu si iconique qu’il en est même imprimé sur des tee-shirts. Reste désormais à trancher un autre débat (c’est en tout cas un dossier que la Commission européenne a eu au menu l’an dernier) : le kebab est-il allemand ou turc ? On ne prendra aucun risque en répondant que, nous, on appelle ça un «grec».