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Billet

Manger de la viande, c’est lard de la guerre

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Pourquoi notre surconsommation de protéine carnée continue-t-elle de susciter autant de débats ? Tout se passe comme si la viande incarnait le symbole de la vitalité. Et que la perspective de sa réduction déclenchait une panique ancestrale à la limite de la croyance.
Les Français ne sont pas bons élèves : la consommation de viande ne baisse plus depuis dix ans (elle est même en légère hausse) et se maintient à un niveau deux fois supérieur à la moyenne mondiale. (Rémy Artiges/Libération)
publié le 20 février 2024 à 19h19

On s’étonne encore que les défenseurs de la viande poussent des petits cris effrayés (ou déversent leur torrent de haine en ligne) dès lors que l’on touche à leur barbecue, à leur côte de bœuf ou à leurs spaghettis bolo. Qu’ils soient amateurs de grillades, parents d’élèves mangeant à la cantine ou simple défenseurs du terroir, attaquer la viande, en France, fait crisser moult les fourchettes dans les assiettes. Malgré les chiffres. Malgré les données. Car les études, quoi qu’on en dise, convergent toutes vers la même conclusion : oui, manger trop de viande est mauvais pour la santé et pour la planète.

Pour la santé, parce qu’une surconsommation accroît les risques de maladies cardiovasculaires, de cancer colorectal et de diabète de type 2. Pour la planète, parce que la filière viande représente près de 15 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES) – le bœuf étant le plus producteur : 1 kg émet 20,18 kg de GES contre 1,12 kg pour des légumes, selon l’Ademe. Et ce n’est pas comme si l’heure était à la prise de conscience. Comme le révèle le militan