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Billet

N’en déplaise à Macron, ce n’est pas une honte de préférer Netflix à une «alimentation saine»

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Avec sa petite phrase en une de «la Marseillaise», le Président entretient la vieille antienne qui veut que les pauvres fassent de mauvais choix. Mais au nom de quoi peut-on refuser l’accès aux loisirs et à la connexion aux plus précaires ?
Une soirée Netflix et lasagnes surgelées reste l’activité culturelle la moins onéreuse, spécialement en famille, tout en ayant le sentiment d’avoir accès à ce qui est la mode. (Tero Vesalainen/Getty Images)
publié le 25 février 2024 à 19h59

Macron n’en avait sans doute pas besoin pour être copieusement hué au Salon de l’agriculture, mais la petite phrase a ajouté au tohu-bohu. «Les smicards préfèrent des abonnements VOD à une alimentation plus saine», a titré la Marseillaise, dans son édition du week-end, attribuant ces propos au Président lors d’une rencontre avec les représentants du Mouvement de défense des exploitants familiaux (Modef), un syndicat agricole, le 15 février.

Dans la cohue du samedi matin, le chef de l’Etat a démenti. «Faut arrêter de me faire dire des conneries», a-t-il lancé, tandis que le journal de gauche confirmait ses informations. Lucie Illy, vice-présidente du Modef et présente à cette réunion, a détaillé à l’AFP que le Président avait argumenté, lors d’une conversation sur les marges du bio sur le mode : «“Bien se nourrir est un choix de vie. Alors qu’on a 70 chaînes gratuites en France”, on peut se passer d’un abonnement (télé) pour se payer des pommes bio.» La phrase est un peu différente, le sens est le même.

Des pauvres plus cigales que fourmis

D’abord, économiquement, ces propos sont faux. S