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Nez fracturé, dénigrements, insultes… Le chef Jean Imbert accusé de violences par quatre ex-compagnes

Violences conjugalesdossier
Quatre anciennes conjointes du très médiatique chef étoilé, notamment à la tête du restaurant du Plaza Athénée, l’accusent de violences dans une enquête du magazine «Elle» parue ce mercredi. Le chef nie tous les faits reprochés.
Jean Imbert à l'hôtel Martinez à Cannes, le 20 mai 2024. (Zoulerah Norddine/AFP)
publié le 23 avril 2025 à 11h20

«Un schéma répété, durable et concordant» : quatre anciennes compagnes du chef étoilé Jean Imbert l’accusent de violences psychologiques - et physiques pour l’une d’entre elles - dans une enquête du magazine Elle parue ce mercredi 23 avril. Le chef cuisinier de 43 ans, à la tête du restaurant du Plaza Athénée à Paris et qui vient d’obtenir une étoile Michelin pour La Palme d’Or, à Cannes, est notamment accusé de «faits de dénigrement, de volonté de contrôle et de jalousie excessives», rapporte le magazine.

«Il contrôlait les personnes avec qui je sortais, à quelle heure je rentrais. Il me reprochait de parler à certains de mes amis hommes qu’il soupçonnait d’être amoureux de moi», témoigne une femme qui a entretenu une relation de plusieurs mois avec lui en 2024. «Cela me détruit», lui aurait notamment écrit le chef – entre autres nombreux messages – alors qu’elle ne répondait pas immédiatement à ses appels. Ces épisodes de jalousie à répétition auraient poussé cette femme, qui témoigne anonymement sous le prénom d’emprunt Zoé, à fermer son compte Instagram. La jeune femme rapporte aussi des dénigrements sur son poids. Contacté par Elle, le chef nie les faits et pointe, par le biais de son équipe communication, des «dysfonctionnements réciproques». Un axe de défense repris pour contrer les accusations formulées par trois autres précédentes compagnes.

Une ancienne conjointe fait également état, dans l’enquête, de violences physiques. Celle qui témoigne sous le prénom d’Eléonore rapporte avoir eu le nez fracturé par le chef, qui lui aurait asséné «un coup de tête» alors qu’ils étaient en couple – elle ne précise pas la date, de peur d’être reconnue. «Il [a] réussi à me casser, à faire de moi une serpillière», raconte cette femme, qui a fini par le quitter. Jean Imbert reconnaît le coup de tête, qu’il «regrette», mais dit avoir lui-même subi des violences physiques de cette ex-conjointe.

Porte défoncée, insultes sexistes

Dans l’enquête, une autre femme, l’actrice Lila Salet, raconte avoir déposé une plainte contre le chef après qu’il a défoncé la porte de chez elle, en janvier 2013. Elle dit avoir été poussée à retirer sa plainte par le chef. Dans une vidéo publiée sur Instagram ce mercredi, l’actrice dit avoir été victime de violences physiques (des «énormes claques») et psychologiques («Je n’avais plus le droit de rien»), et incite d’autres femmes à témoigner.

Plusieurs des femmes contactées par Elle font état de dénigrements sur leur physique et leur passé amoureux. Kelly Santos, qu’il a fréquentée en 2024, raconte ainsi que le chef l’aurait traitée de «pute» et de «pouffiasse», des insultes l’ayant poussée à changer de style vestimentaire. «Je devais me justifier sur tout. J’étais épuisée», témoigne cette artiste auprès de Elle. Jean Imbert nie là encore les faits et dit avoir fait l’objet de «harcèlement» de sa part après leur relation. Pour sa défense, Jean Imbert a fourni de nombreux messages envoyés par ses ex-conjointes, censés démontrer des dynamiques réciproques, ainsi que quatre attestations d’autres femmes avec qui il a entretenu des relations et qui le soutiennent.

Son portrait en 2015

Originaire de la banlieue parisienne et aux attaches bretonnes, Jean Imbert a été révélé en 2012 par l’émission Top Chef de M6 dont il était sorti vainqueur. Sa nomination en 2021 aux fourneaux du Plaza Athénée, en remplacement du triplement étoilé Alain Ducasse, avait provoqué un petit séisme dans le milieu de la gastronomie, professionnels et critiques le jugeant trop inexpérimenté. Sa cuisine d’inspiration Ancien Régime (brioche Marie-Antoinette au caviar, tarte chantilly truffée…) avait finalement été distinguée d’une étoile l’année suivante, conservée depuis.

L’ami des stars – Beyoncé et Jay-Z, Madonna, Marion Cotillard… –, souvent raillé par la profession pour son côté «bling-bling», prête régulièrement son image à de nombreuses marques, dont Nespresso dernièrement. Le chef, qui compte plus de 560 000 abonnés sur les réseaux sociaux, a très récemment signé la carte d’un nouveau restaurant à Disneyland Paris, après avoir conçu les cartes d’établissements de luxe en Polynésie ou à Dubaï, ou le menu du restaurant de la boutique Dior de l’avenue Montaigne.