Sans elles, je n’aurais jamais su faire les pommes de terre sautées.
Sans elles, je n’aurais jamais lu et relu l’Education sentimentale.
Sans elles, je n’aurais embrassé en écoutant Chet Baker.
Sans elles, je n’aurais pas su faire un roux blanc, blond, brun.
Sans elles, je n’aurais jamais compris la pub sur les tampons OB à la télé.
Sans elles, je n’aurais jamais découvert «Pour un homme» de Caron.
Sans elles, je ne saurais pas dépouiller un lapin.
Sans elles, je ne saurais pas monter les œufs en neige au fouet.
Sans elles, j’aurais été incapable de mettre un pied chez Hermès.
Sans elles, je ne saurais pas faire un point de couture.
Sans elles, je n’aurais jamais rien pigé aux intégrales de Riemann.
Sans elles, j’aurais continué de charger le biberon comme un obus de 155 mm en espérant que le môme roupillerait toute la nuit.
Sans elles, je n’aurais pas connu le petit bonheur d’aller chercher les croissants chauds à l’aube quand elle dort encore.
Sans elles, je n’aurais pas saisi toute l’importance d’une main qui serre doucement celle de l’autre qui va partir pour l’éternité.
Sans elles, je n’aurais pas appris à faire un petit jardin dans une assiette creuse avec les premières pâquerettes du printemps.
Sans elles, je n’aurais jamais appris à fricasser avec le zaatar, le sumac, le curc