Depuis qu’il a apprivoisé le feu, l’être humain sait qu’il lui faut de l’énergie pour fricasser. Ce n’est pas qu’on ait des oursins dans les poches mais on l’a mauvaise quand on passe à la casserole nos factures de gaz et d’électricité. On ne va pas pour autant adopter le régime crudivore et bouffer du tartare à tous les repas. Avec la complicité de l’ami Stéphane Lagorce, chef, auteur culinaire, fondateur des éditions Homo Habilis (1) et professeur à AgroParisTech, Libération vous propose de faire bouillir la marmite à moindres frais.
Le four, chef des cancres
Comme le lecteur l’aura déjà deviné, la partie la plus énergivore de la cuisine concerne la cuisson. Pas que le très indispensable réfrigérateur-congélateur soit blanc comme neige lui non plus mais quand même… Chauffer demande de l’énergie. La chaleur même est une énergie ! Bref. Cuire des aliments, c’est prendre de la chaleur quelque part et la faire passer à travers les aliments, ni plus ni moins. Et, à ce petit jeu, certains ustensiles de cuisson sont bien plus vertueux que d’autres avec des extrêmes et toutes les couleurs de l’arc-en-ciel au milieu. On commence par le cancre : le bon vieux four. Cet ustensile, le plus utilisé en cuisine domestique (après la poêle), est pourtant le plus énergivore et celui qui offre le pire bilan thermique : pas loin de 80 % de l’énergie qu’il consomme sert à chauffer son impressionnante masse de métal, les 20 % restants rôtissent le poulet…
Par ailleurs, la plupart des cuissons au four sont des cuisso