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Reportage

Steak purée, Ricard et jeux à gratter : quand les nouveaux bistrots copient les rades populaires

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De plus en plus d’établissements, surtout à Paris, reprennent les codes du bar populaire, où l’on boit et mange en tentant sa chance aux jeux à gratter. Ultime étape de la gentrification ou initiatives inoffensives ?
Au Cornichon, dans le XIe arrondissement de Paris. (Aliocha Boi/Libération)
par Kim Hullot-Guiot et photo Aliocha Boi
publié le 3 mai 2025 à 10h44

Sur la devanture, sous l’enseigne publicitaire «Jupiler - bar alimentation», sont inscrites les mentions «flipper» et «semainier». Quand on rentre au Cornichon, rue des Goncourt dans le XIe arrondissement de Paris, la décoration est à l’avenant : zinc où boire un café à 1,50 euro ou une Suze à l’apéro, écaler un œuf dur ou avaler un petit déj express à 4 euros en feuilletant la presse, jeux à gratter à la caisse, flipper dans le fond… On se croirait presque télétransportée dans un bar populaire des années 70, si ce n’étaient les fumeurs désormais priés d’aller s’encrasser les poumons sur le trottoir et l’ambiance musicale plus contemporaine. Aussi, les prix : en semaine, la formule entrée-plat-dessert au déjeuner (ces temps-ci : steak purée le lundi, saucisse potée le mardi, blanquette le mercredi…) est affichée à 22 euros, un tarif honnête au regard des prix parisiens en 2025, mais plus accessible aux cadres qu’aux ouvriers.

Le positionnement est assumé par Bertrand Chauveau et Paul Henri, les deux copains d’enfance tout juste trentenaire