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Libération
Reportage

Street-food algérienne : le snack plus ultra

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Garantina, aghroum, msammen, bricks… Natures ou fourrés, plats ou charnus, ces galettes, crêpes et feuilletés voyagent à nos côtés, des rues de Paris à celles d’Alger.
A la pizzeria Roudana 2 Rue d'Aligre (Paris XIIe). (Camille McOuat/Libération)
par Jacky Durand et photo Camille McOuat
publié le 17 février 2024 à 12h01

C’était un temps déraisonnable, il y a onze ans à Alger. Journées intenses et nuits blanches à faire et à défaire le monde avec une bande de collègues du quotidien El Watan. On aurait dit que l’on s’était toujours connu tant leur complicité était grande à nous faire découvrir Alger la blanche, juchée sur une colline plongeant dans la Méditerranée. C’était des conteurs magnifiques qui nous emmenaient au bout de la nuit et de l’Algérie devant une bouteille de vin de Mascara et une assiette de felfel b’tomatich (poivrons à la tomate) qui nous enfiévraient la gueule et l’humeur. Aussi enflammées que désabusés sur l’Algérie d’Abdelaziz Bouteflika (1937-2021). La lecture quotidienne de «Pousse avec eux !», la chronique de Hakim Laâlam dans le Soir d’Algérie, prolongeait leurs réflexions. Le journaliste évoquait un «mur immense, mais invisible. Un mur construit ici, mais impossible à localiser. Un mur assez solide pour résister au choc terrible de 38 millions de corps fatigués et désabusés qui viendront s’écraser contre lui». Et de conclure chacune de ses chroniques : «Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.»

Mi-flan, mi-béchamel

Un matin, la fine équipe nous entraîna dans le dédale de la Casbah. On pensait tomber sur le décorum de «Pépé le Moko». On découvrit un gruyère hallucinant où l’on se faufilait, tel un spéléologue,