Il était l’un des favoris de la saison. Quentin Mauro a finalement tiré le fameux couteau à la lame en acier mercredi 2 juillet, devenant le seizième vainqueur de Top Chef. Coaché par le chef Glenn Viel, le chef de 25 ans s’est imposé avec plus de 52 % des suffrages face au Normand Charlie Anne. Le Savoyard n’a en revanche pas obtenu d’étoile Michelin, une récompense qui constituait la nouveauté de cette 16e saison, largement critiquée dans le milieu de la gastronomie au moment de son annonce au printemps.

Contrairement aux précédentes éditions de l’émission culinaire de M6, ce ne sont pas les bénévoles de la Croix-Rouge qui ont départagé les deux finalistes, mais un jury composé de six inspecteurs du guide Michelin et de 30 chefs étoilés. Ils ont pu déguster un menu inspiré du terroir savoyard – une entrée à l’asperge et à l’ortie, un plat autour d’une farce de brochet, d’herbes potagères et d’une sauce au lait cru et un dessert poire, foin et crème glacée de tomme de Savoie.

Le patron du guide rouge, Gwendal Poullennec, et les inspecteurs, dont la décision reposait sur ce menu ainsi que sur une dizaine de plats dégustés tout au long de la saison, ont estimé que le candidat avait manqué de régularité. Tout en saluant certaines «fulgurances culinaires audacieuses et singulières» du jeune chef, à la «grande créativité» et la «maîtrise technique affirmée».

«L’étoile, tu peux l’avoir par toi-même, a réagi le lauréat, ancien sous-chef du restaurant lyonnais Prairial, un macaron au Michelin. C’est difficile de parler de régularité et de constance dans un concours où on te met des contraintes et où tu n’es pas dans une cuisine mais sur un plateau télé. Ça a permis de remettre l’église au milieu du village.»

L’enjeu de l’étoile n’a pas réussi à tenir les téléspectateurs en haleine. La finale a enregistré des audiences décevantes et n’a pas fait le poids face à la diffusion, sur TF1, de Jurassic Park de Steven Spielberg (ni même de la rediffusion d’un téléfilm avec Claire Keim sur France 2), rapporte Pure Médias. Seul 1,41 million de téléspectateurs ont regardé la première partie de l’émission culinaire (8,7 % du public), le plus faible score en téléspectateurs de la saison, selon le site spécialisé.

Salué au fil du concours pour ses prises de risque, le vingtenaire, qui succède à Jorick Dorignac, avait marqué le public dès le début de l’émission en racontant avoir commencé à cuisiner à l’âge de 14 ans, pour se «reconstruire» après le décès de sa mère d’un cancer. «Ça m’a clairement sauvé», avait témoigné le jeune chef, élevé par ses grands-parents à la campagne, «les mains dans la terre», près de Chambéry.

Le vainqueur, qui empoche à l’issue du concours un chèque de 52 650 euros – équivalent au pourcentage de voix reçues à l’issue de la dégustation – officiera, à partir de ce jeudi 3 juillet et pour tout l’été, sur une péniche à Asnières-sur-Seine. Dans ce restaurant éphémère appartenant au groupe les Bistrots pas parisiens – dont le présentateur de l’émission Stéphane Rotenberg est actionnaire –, il servira un menu gastronomique en six temps, à 95 euros.