La belle maison de lave cantalienne surplombe d’un jet de galets la route, surveillant du coin de l’œil le panneau d’entrée du hameau, Colture. Des fanions multicolores sont tendus d’un arbre à un autre. Une longue table est dressée. Dans la vallée de Saint-Vincent-de-Salers, jadis peinte par Théodore Rousseau avec ses jaillissements de petits cols verts emportés par la brume, une vingtaine de personnes du village se sont retrouvées. La télé est allumée pour l’étape du jour, ce mercredi 10 juillet, une difficile escapade où Tadej Pogacar et Jonas Vingegaard vont s’écharper jusqu’au Lioran sans se départager.
Personne ne regarde vraiment. La priorité, là, c’est le repas. Le blanc et le pastis ont été ouverts. Sur la table, quelques tranches de pâté en croûte, un paquet de chips. Pas de panique : les salades et la charcuterie arrivent, les planchas vont être allumées, les chipolatas cuites, «locales, filière courte, apportées par les jeunes agriculteurs du coin», précise Jean-Michel, retraité, ancien chauffeur pour personnes handicapées. «Ecrivez bien qu’on n’a rien eu des promesses du printemps», intervient un paysan, référence à leur dernier mouvement social. Le propriétaire de la maison, le vieu