Dans sa vingtaine, Guy enflammait la piste de danse des bals de village. Le reste de l’année, il chauffait le zinc des trois cafés de la commune voisine. Près d’un demi-siècle plus tard, la ferveur festive s’est tarie. Les débits de boissons ont baissé le rideau. Alors en cette fin de journée de juillet, c’est avec un vrai plaisir que Guy, 73 ans désormais, regarde les gens danser le madison en face de lui, une étincelle dans les yeux. «Quelle image», exulte-t-il en compagnie de sa famille. Devant la salle des fêtes de Puellemontier – village de 1 300 habitants en Haute-Marne, regroupé en 2015 avec Droyes, Longeville-sur-la-Laines et Louze pour former la nouvelle commune Rives-Dervoises –, les chaises en plastique bordeaux et les tables pliantes ont recouvert la pelouse du bord de la route.
Pour la deuxième année consécutive, la Guinguette mobile – une iconique Citroën type H vermeil des années 60 retapée pour l’occasion – du programme 1000 Cafés, sillonne les routes du Grand-Est pour animer les bourgs désertés. Au menu, ce soir : bière locale, sandwichs soigneusement concoctés par le comité des fêtes du village et concert de Mickaël Clément à la basse et de Giovanni à l’accordéon. Le concept séduit, et les sourires sont aussi nombreux que les gobelets de bière.
Pourtant, dans le coin, l’heure n’est pas toujours à la fête. «Nos villages meurent», déplore Guy