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Une guinguette mobile dans le Grand-Est : «S’ils n’étaient pas là, les gens seraient sûrement seuls chez eux»

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Pour la deuxième année consécutive, le programme 1000 Cafés a envoyé son iconique Citroën type H sillonner les routes du Grand Est pour réanimer, le temps d’une soirée, les communes désertées par les commerces.
La Guinguette mobile de passage à Puellemontier en Haute-Marne, le 24 juillet. (Adrien Selbert/Vu pour Libération)
par Margaux Gable et photo Adrien Selbert
publié le 18 août 2024 à 11h08

Dans sa vingtaine, Guy enflammait la piste de danse des bals de village. Le reste de l’année, il chauffait le zinc des trois cafés de la commune voisine. Près d’un demi-siècle plus tard, la ferveur festive s’est tarie. Les débits de boissons ont baissé le rideau. Alors en cette fin de journée de juillet, c’est avec un vrai plaisir que Guy, 73 ans désormais, regarde les gens danser le madison en face de lui, une étincelle dans les yeux. «Quelle image», exulte-t-il en compagnie de sa famille. Devant la salle des fêtes de Puellemontier – village de 1 300 habitants en Haute-Marne, regroupé en 2015 avec Droyes, Longeville-sur-la-Laines et Louze pour former la nouvelle commune Rives-Dervoises –, les chaises en plastique bordeaux et les tables pliantes ont recouvert la pelouse du bord de la route.

Pour la deuxième année consécutive, la Guinguette mobile – une iconique Citroën type H vermeil des années 60 retapée pour l’occasion – du programme 1000 Cafés, sillonne les routes du Grand-Est pour animer les bourgs désertés. Au menu, ce soir : bière locale, sandwichs soigneusement concoctés par le comité des fêtes du village et concert de Mickaël Clément à la basse et de Giovanni à l’accordéon. Le concept séduit, et les sourires sont aussi nombreux que les gobelets de bière.

Pourtant, dans le coin, l’heure n’est pas toujours à la fête. «Nos villages meurent», déplore Guy