Les souvenirs sont flous. On se rappelle par bribes – était-ce l’effet d’un excès de boisson ou simplement celui du temps ? – avoir erré entre la cale, antre des noctambules possédés amateurs de réverbes, et le pont pour des discussions sans fin. C’était aux alentours de 2014, il y a dix ans, une éternité donc. Depuis, le Bateau phare (ex-Batofar), club électronique mythique de la capitale amarré sur les quais de Seine, au port de la Gare (XIIIe arrondissement) face à la BNF, a traversé moult tempêtes (remous internes, fermetures administratives et liquidation judiciaire de la société propriétaire en 2018) et végété six ans dans l’attente de travaux de rénovation de la coque – obligatoires tous les dix ans pour les rafiots.
Pour enfin rouvrir jeudi 29 février, retapé de fond en comble sous la houlette de l’architecte Léonard Chauvet (Atelier Faar), repeint de son vermillon originel et «lesté de plusieurs tonnes de chaînes et de mâchoires», selon sa nouvelle propriétaire et directrice Alexandra Bouigue. «Les travaux ont été colossaux, précise in situ l’entrepreneure de l’Ouest parisien spécialisée dans l’événementiel. J’avais envie d’un truc un peu indus : tout a été remi