Tout au bout de la côte de Beaune aux crus légendaires, fin de déjeuner entre amis, verres tachés et cigarettes entre les doigts. Près des Maranges, où le foncier plus accessible attire, Paul Perarnau et Willy Roulendes ont créé leur domaine, AMI, en 2017 après un coup de foudre amical durant leur parcours auprès de prestigieux domaines bourguignons.
En plus de grands terroirs vinifiés grâce à de l’achat de raisins, des vins plus décomplexés font sauter les verrous traditionnels. Comme cette cuvée excentrique de gamay et aligoté cofermentés, bio, vinifiée naturellement, reléguée en «vin de France» (20 euros). Peu de domaines se passent d’une profitable mention «Bourgogne». «On veut faire des vins que notre génération a envie de boire et apporter en soirée», justifie Paul Perarnau, 37 ans. La dégustation se poursuit en cave. L’un casse le pied de son verre, le garde en main dans un rire franc. Les étiquettes de certaines bouteilles rutilent tant qu’elles semblent phosphorescentes. Certains importateurs ont demandé des habillages plus classiques. Les lignes ne bougent pas si facilement en «lieu saint», ironise le vigneron. Le duo a cédé les premières années, puis est parvenu à imposer ses couleurs.
La Bourgogne peine à se défaire de la haute réputation qu’elle a cultivée. La filière, via le Bureau interprofessionnel des vins de Bourgogne, a lancé en décembre une campagne de communication, la première depuis dix ans. Cette fois, pas d’images statutaires de te