Qui pourrait imaginer que dans cette rue résidentielle de Fresnes, dans le Val-de-Marne, se cache une sakagura, une brasserie de saké. Après avoir suivi les glycines des rues alentour, derrière un sobre portail noir se dévoile pourtant bel et bien la maison Wakaze. A l’origine du projet, il y a d’abord un coup de cœur. Celui de Takuma Inagawa qui, lors d’un échange étudiant avec l’Ecole centrale Paris, à Anthony, en 2009, «tombe amoureux» de la France. «Les gens, la langue, la nourriture et surtout le vin» marquent profondément cet étudiant en sciences et ingénierie à l’université Keiō de Tokyo. Il se dit qu’un jour, il reviendra pour lancer son projet. Après cette parenthèse parisienne, le Tokyoïte d’origine retourne chez lui et rejoint un grand cabinet de conseil en stratégie. Mais l’idée d’un projet entrepreneurial dans l’Hexagone lui trotte encore dans la tête. «C’était mon rêve mais je ne savais pas encore comment le réaliser.» A l’époque, le saké est loin de l’intéresser. La première fois qu’il en a goûté, il avait 20 ans et c’est plutôt le mal de tête du lendemain qu’il garde en mémoire : «Comme beaucoup d’étudiants japonais de mon âge, je ne connaissais pas le saké, je m’imaginais seulement l’alcool à 40 degrés qu’il faut absolument éviter.» Les Français ne sont donc pas les seuls à méconnaître cet élixir, bien loin des tord-boyaux servis dans certains restaurants asiatiques en fin de repas, dans de petits verres aux fonds co
Gastro
Wakaze, le feu saké
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A la base du fabrication de ce saké made in France, un riz de Camargue. (Remy Artiges/Remy Artiges)
par Camille Hispard
publié le 22 mai 2021 à 11h16
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