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Toit, toit, mon toit (5/10)

Habitats de vacances : grandeur et décadence de l’hôtel de province

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Loin des palaces et des établissements uniformes, l’hôtellerie indépendante propose un charme suranné mais peine à trouver des repreneurs.
Le casino de Vals-les-Bains, en Ardèche. (Philippe Fournier/Only France. AFP)
par Stéphane Thépot, correspondant à Toulouse
publié le 11 août 2023 à 15h20

SÉRIE. Tente, maison échangée, mobile home, gîte, Airbnb, van… Comment habite-t-on en vacances hors de chez soi ?

Le Grand Hôtel des Bains surplombe depuis 1870 la petite station thermale de Vals-les-Bains, dans l’Ardèche. Racheté en 1950 par une famille d’hôteliers venue de Monaco, l’imposant bâtiment de style victorien propose 65 chambres sur trois étages, un salon bar avec un piano dans un coin, une grande salle de restaurant d’apparat et une piscine extérieure. Avec ses trois étoiles, il a même servi de prison de luxe à Paul Raynaud, président du Conseil et ministre de la guerre remplacé par le maréchal Pétain en 1940. D’autres ministres seront internés administrativement au début du régime de Vichy dans cette commune de 3 500 habitants en périphérie d’Aubenas, qui s’enorgueillit d’accueillir une bonne partie des hôtels d’un département aujourd’hui surtout réputé pour ses campings.

«Notre séjour a été agréable, mais l’hôtel mériterait d’être modernisé», estime un couple de touristes belges en route vers la Provence en chargeant leur puissante berline au pied de l’établissement. Pas le genre à dormir sous la tente, même si ces sexagénaires flamands qui avaient programmé leur étape de trois jours à Vals via une centrale de réservation ont embarqué leurs vélos pour des vacances itinérantes sous le soleil du sud de la France. Le jugement de ces clients habitués à pédaler sur des petites routes escarpées avant de retrouver un certain confort hôtelier est malencont